Pourquoi nous sommes si sensibles à la nature
Pendant des milliers d’années, le cerveau humain a évolué dans des environnements naturels. Ce n’est que récemment dans l’histoire de l’humanité que nos territoires se sont urbanisés, nous privant peu à peu d’un contact facile à la nature. Or, bien que nos environnements de vie aient changé rapidement, le cerveau, lui, n’a que peu évolué dans sa structure et son fonctionnement. Ainsi, l’influence bénéfique qu’exercerait la nature sur notre comportement serait liée à cette adaptation forte aux environnements naturels.
Les bienfaits des éléments naturels dans les espaces de travail
La question de l’introduction d’éléments naturels dans les espaces de travail accompagne la réflexion sur la mutation de ces espaces (flex office, co-working, télétravail, etc.). Lors d’une étude réalisée en 2019, 81 % des étudiant·e·s interrogés sur leurs projections pour leur futur espace de travail expriment une préférence pour le design biophilique, c’est-à-dire qui inclut la présence d’éléments naturels tels que les plantes, la verdure, ou encore la lumière naturelle [1].
À raison, car des recherches sur la présence de plantes sur le lieu de travail suggèrent une influence bénéfique sur l’efficacité et le bien-être des collaborateur·rice·s. Une étude réalisée en 2014 s’est attachée à tester l’effet d’un enrichissement d’un espace de travail dans le temps [2]. Pour cela, les chercheur·se·s se sont intéressé·e·s à l’étage d’une entreprise internationale dans lequel les collaborateur·rice·s n’avaient pas de places attitrées et étaient invité·e·s à ne pas personnaliser les postes de travail. Le comportement des collaborateur·rice·s était observé dans deux salles distinctes, l’une d’entre elles étant enrichie de plantes naturelles. Les chercheur·se·s ont observé que les employé·e·s dans l’espace enrichi se sentaient plus capables de se concentrer efficacement, plus productifs, et qu’ils avaient l’impression que l’air était de meilleure qualité. S’ils soulignent les bienfaits de la nature, ces résultats ne permettent pas de savoir si c’est la présence de plantes qui a amélioré le fonctionnement cognitif des employés ou si c’est la possibilité d’avoir des espaces plus personnalisés et moins nus. personnaliser son espace de travail est associé à des émotions positives.
L’envie de nature au-delà de l’effet de mode
Voir la nature depuis sa fenêtre améliorerait les performances ainsi que le bien-être émotionnel, en favorisant les émotions positives et en diminuant les émotions négatives [3]. Accéder à un espace naturel extérieur à proximité de son espace de travail serait lié à une diminution du stress et une attitude positive au travail.
Ces différents résultats traduisent les bienfaits réels de la présence de nature dans les espaces de travail au-delà d’un simple effet de mode. De récentes initiatives permettent même aux collaborateur·rice·s de faire une pause « verte » grâce à des espaces où il est possible de jardiner, de cultiver fruits et légumes dans des fermes urbaines nichées sur les toits des entreprises [4]. Aux effets bénéfiques de la nature s’ajoutent alors la possibilité de prendre des pauses efficaces et une déconnexion bénéfique pour le cerveau
Ces différents résultats traduisent les bienfaits réels de la présence de nature dans les espaces de travail au-delà d’un simple effet de mode. De récentes initiatives permettent même aux collaborateur·rice·s de faire une pause « verte » grâce à des espaces où il est possible de jardiner, de cultiver fruits et légumes dans des fermes urbaines nichées sur les toits des entreprises [4]. Aux effets bénéfiques de la nature s’ajoutent alors la possibilité de prendre des pauses efficaces et une déconnexion bénéfique pour le cerveau.
Références
[1] O’Reilly, P. (2019). Exploring the Relationship Between Personality, Gender and Preferences in Contemporary Office Workspace Design.
[2] Nieuwenhuis, M., Knight, C., Postmes, T., & Haslam, S. A. (2014). The Relative Benefits of Green versus Lean Office Space: Three Field Experiments. Journal of Experimental Psychology: Applied, 20(3), 199.
[3] McMahan, E. A., & Estes, D. (2015). The Effect of Contact with Natural Environments on positive and Negative Affect: A Meta-Analysis. The Journal of Positive Psychology, 10(6), 507-519.
[4] Le projet Les Parisculteurs lancé par la Ville de Paris.